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La laïcité, mère porteuse de l'islam, by Odon Lafontaine
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Détails sur le produit
Broché: 284 pages
Editeur : Unpertinents Editions (17 mai 2017)
Collection : FAITS DE SOCIET
Langue : Français
ISBN-13: 979-1097174002
ASIN: B06XZ2LJBQ
Dimensions du produit:
24 x 2,2 x 16 cm
Moyenne des commentaires client :
5.0 étoiles sur 5
4 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
174.361 en Livres (Voir les 100 premiers en Livres)
Correspond à ce que j'attendais du livre.
C'est le second ouvrage d'OLAF, cette fois-ci accompagné du Père Viot, ancien pasteur et ancien franc-maçon, converti au catholicisme.Le titre et la couverture sont assez provocateurs. Sainte Geneviève reconvertie en Panthéon, derrière laquelle se profilent les minarets de Sainte Sophie dont deux sont déjà achevés, les deux autres à l'état d'ébauche...La laïcité serait peut-être la mère porteuse de l'Islam. Mère porteuse par les temps qui courent, ça contient son pesant de polémiques !!!Mais je goûte beaucoup ce type d'humour.Je m'attendais à une thèse du genre suivant. La laïcité serait involontairement l'alliée de l'Islam en procurant à celui-ci un appui doctrinal et surtout droit de l'hommiste/ tiers -mondiste et même misérabiliste après avoir « déboulonné » le christianisme.Or la thèse du livre qu'on trouve page 24 et en couverture va bien plus loin que cela. L'Occident aurait les yeux de Chimène pour l'Islam, il y aurait entre eux une dialectique ami-ennemi mais la laïcité occidentale et l'islam se rejoindraient dans la persécution anti-chrétienne qui aboutirait alors à la disparition de l'Occident lui-même. Et il y aurait des affinités ente la Laïcité et l’Islam.Posons un préalable avant de continuer. J'ai beaucoup aimé ce livre car il apprendra bien des choses à ses lecteurs non-initiés à la matière, il est bien écrit et rempli de références et il doit donner à réfléchir. Les auteurs sont chrétiens, je ne le suis pas, d'où des différences inévitables d'appréhension notamment de l'histoire. C'est pourquoi je lui ai donné quand même 5 étoiles,Cependant si j'en partage la conclusion, le risque de dissolution de l'Occident faute de repères, je ne partage pas ce qui est censé démontrer la thèse de départ. Les arguments me paraissent en effet discutables et certains aspects sont passés sous silence. Oubli ou volonté délibérée, je ne sais.Avant d'entrer dans les détails, je crois que les auteurs se sont mépris sur la portée de la laïcité. Ce concept au sens non chrétien du terme est particulièrement puissant en France. Mais l'Occident ne se réduit pas à la France et le concept de laïcité n'a que peu de sens dans les deux grands pays anglo-saxons dans lesquels pour l'un le Président prête serment sur la Bible et pour l'autre le chef de l’État est en même temps chef de l’Église anglicane.Nous pouvons dès lors commencer l'examen de ce livre.Sa préface (de Rémi Brague, bien connu), son introduction et son préambule sont là pour poser les notions de base utiles et ébaucher la thèse.A la page 13, Rémi Brague ouvre les hostilités sur Voltaire, ce qui est un grand classique, mais ce qui ne fait pour autant pas de Voltaire un laïc au sens où le seront par exemple un Gambetta ou un Combes.Il est à juste titre rappelé que la séparation du temporel et du spirituel est inconnue de l'Islam (page 22), que les deux n'ont jamais cherché à se détruire (page 28) et que la laïcité est d'essence chrétienne (page 25). On l'a dit, la thèse est exposée page 24. Enfin, une question est posée page 29, mais sa réponse n'est pas donnée : la laïcité chrétienne est incompatible avec certaines puissances. Ces puissances ne sont pas nommées. Je pourrais donner quant à moi bien des réponses. Je me contenterai de celle de Louis-Hubert Rémy lorsqu’il m’a dédicacé un de ses ouvrages : ce qui n'est pas théologie catholique est théologie gnostique. Et cela nous emmènerait loin.La première partie se nomme « Le saccage de la laïcité ». Les auteurs rappellent fort justement que la laïcité est un concept chrétien et que le gallicanisme instauré par Philippe le Bel arriva à un juste équilibre entre la laïcité de l’État et la pratique de la foi chrétienne.Ensuite vient l'examen des fondements des Lumières. Avec cinq coups de canon vers les ennemis vrais ou supposés du christianisme.Un coup tout d'abord pour les jansénistes.Un coup pour les penseurs libéraux anglais.Un grand coup sur Voltaire. Je vais m'arrêter sur celui-ci.Il me semble que les auteurs font une erreur de perspective. Sans doute parce qu'ils ne connaissent pas tous les écrits de Voltaire sur la religion (et j'y reviens après). Oui Voltaire est antisémite au sens où les juifs (ou plutôt hébreux) sont le peuple fondateur du monothéisme révélé et qu'il n'admettait pas la révélation. Il est donc antisémite dans ce sens-là. N'admettant pas la révélation, il devait s'en prendre inévitablement à la religion dérivée du judaïsme. Mais Voltaire était un théiste, il suffit de lire « La profession de Foi des Théistes ». Non Voltaire n'était pas un sectateur de Mahomet, il existe d'autres passages dans lesquelles il se paie la tête des musulmans tel l'échange entre un musulman et un allemand sur la polygamie dans l'article « Femme » rédigé pour l'Encyclopédie.Il faut dire que les nombreux écrits de Voltaire sur la religion n'existent pas en français en édition courante. Si vous voulez trouver « La profession de foi des théistes », il vous faut chercher un reprint américain d’une édition de 1768. « Dieu et les Hommes » et « La Bible enfin dévoilée », bien plus violents encore que l'Examen important de Milord Bolingbroke n'existent en français qu'à la Voltaire Foundation d'Oxford ce qui est un comble et pose question. Il en va de même de ses articles sur l'Encyclopédie publiés à Oxford mais dont la dernière édition française est de 1828 !Certes les sacrifices ne sont plus pratiqués depuis la destruction du Temple (page 51). Il n'empêche qu'ils occupent un ordre entier du Talmud qui est toujours enseigné dans la perspective du Retour et de la Reconstruction. Cet ordre comprend une dizaine de traités et des centaines de pages.Les Toledot Jesu que cite Voltaire sont en fait des extraits de plusieurs traités du Talmud qui font de Jésus un bâtard, dont le traité Chabbat. A cet égard les attaques « intestinales » contre le catholicisme dont il est question page 55 ne sont pas le monopole de Voltaire. La scatologie pratiquée à l'encontre de Jésus dans les traités du Talmud culmine avec le destin qui lui est attribué de vivre pour l'éternité dans des excréments bouillants, ceux de ses disciples qui ont mangé son corps et bu son sang, attaque frontale de l'Eucharistie (voir Peter Schäfer que j'ai commenté sur Amazon). J'ai envie de dire : Voltaire, petit joueur !!!.A la page 55, les auteurs ne citent pas totalement Voltaire. Je vais compléter les premiers crochets. « Croire en un seul Dieu tout-puissant, était le seul dogme ; et si on n’y avait pas ajouté que Mahomet est son prophète, c’eut été une religion aussi pure, aussi belle que celle des lettrés chinois » (Complete Works of Voltaire Taylor Institution Oxford Volume 62 page 338). Comme quoi Voltaire se payait aussi la tête du Prophète.Quant à la citation de la page 56, c'est de l'humour que les auteurs trop sérieux ne soulignent pas suffisamment.Le quatrième coup de canon est pour Rousseau. Certes Rousseau, adepte sans contestation possible d'une religion naturelle, est plus fasciné par l'Islam que Voltaire (ce qui est un paradoxe quand on sait ce qu'a de peu naturel l'Islam!!!). Mais il faut replacer cela dans une mode orientaliste à laquelle Montesquieu aussi a cédé. L'herbe est souvent plus verte ailleurs. Il n'empêche que le Contrat social est davantage un traité de philosophie politique, qui par son extrémisme préfigure la philosophie allemande (pas celle de Kant) et tous les totalitarismes à venir. La note de la page 70 sur Peillon qui est un laïcard de confession israélite est pertinente.Le dernier coup est pour les Lumières économiques. D'un événement, la « Guerre des Farines », les auteurs font une généralité quant à la nocivité du libéralisme naissant. C'est pourtant à cette époque que la France se lance sur la voie de la modernité économique qui fera d'elle au 19ème siècle une grande puissance économique et plus seulement militaire.Après les Fondements, le messianisme des Lumières. Je ne partage pas le jugement négatif des pages 85 et 86 sur les physiocrates et le libéralisme économique. Si le bilan sociétal n'est pas glorieux que dire du sort des masses dans le système féodal ou au début des Temps modernes ? Etait-il meilleur ? Je pense que non.La troisième sous partie qui fait trente pages (91-121) va traiter de la mort programmée du christianisme. Ces passages me laissent sur ma faim. Y a-t-il eu programme ? Et qui tirait les ficelles ? Alors de deux choses l'une. Ou bien il y avait un Grand Architecte derrière tout cela. Et pourtant, le sujet de la franc maçonnerie est à peine effleuré et il n'est jamais question ni de Barruel, ni de Copin Albancelli, ni de Léon de Poncins qui ont pourtant travaillé largement ces sujets. Ou bien, il n’y a pas eu de « programmation » et les choses se sont faites comme elles le devaient. Je suis étonné que les auteurs n'aient pas fait référence à l'ouvrage fondamental que fut celui de Paul Hazard écrit en 1935 sur la Crise de la conscience européenne. Cela ne serait peut-être pas allé dans leur sens. Cette évolution en forme de rupture a son germe dans la fin du 17ème siècle. Car rien n'est éternel.La seconde partie est consacrée à l'Islam des Lumières. On aura bien compris qu'il ne s'agit pas des Lumières de l'Islam ce qui serait une contre-vérité.Après un rapide aperçu géopolitique sur l'Islam du temps des Lumières (qui n'a rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd'hui), les auteurs vont à la source de l'Islam, chemin que j'ai moi-même fait il y a quelques années.Pour en arriver très vite à la conclusion que l'Islam se définit comme un sens de l'Histoire (page 135) et que « la proximité de l'Islam avec le schéma général des Lumières apparaît ainsi de façon flagrante » (pages 141,184 et fin 259), Je ne suis pas d'accord. La comparaison est très forcée. Ou alors on pourrait la faire avec toute idéologie, religieuse ou non. Ce qui est vrai d'une religion l'est aussi d'un système politique totalitaire (et je n'exclus pas la république laïque) : il y a toujours Soi et l'Autre, le Bien et le Mal, l'avant et l'après, les purs et les impurs, les croyants et les incroyants ...etc...Et ce qui est dit pages 142 et 143 sur les rapports avec l'argent et sur l'éthique morale dans les échanges est applicable mutatis mutandis à d'autres communautés. Il suffit de lire la Torah et le Talmud que je connais bien. Précisons pour les futurs lecteurs que le passage du Coran II-223 cité en note 184 autorise la sodomie : c'est l'explicitation de « venez à votre champ de labour comme vous voulez » Pourquoi cette précision ? Pour rappeler aux auteurs que le Coran, comme le Talmud, valent bien Voltaire !!!Je partage en tous points la vision des auteurs exposée pages 153 et 154 sur l'origine de l'Islam.Les auteurs étudient ensuite la venue de l'Occident en Islam. Puis les soumissions de l'Islam et ses réactions. Ce passage est très intéressant ; Il nous montre comment les musulmans cultivés ont réagi à l'irruption de l'Occident qui n'avait plus rien à voir avec celle des croisés. On y rencontre deux musulmans francs-maçons Al Afghani et Abduh qui seront les « lumières » de la progressiste Nahda. Puis de longs passages sont consacrés au fondamentalisme musulman des Frères Musulmans et des wahhabites. Pour les raisons que j'ai exposées déjà ci-dessus, je ne partage pas le parallèle entre la trajectoire empruntée par l'Europe des Lumières et l'évolution de l'Islam : une crise de l'espérance collective (page 200). Les auteurs parlent d'un « projet politique intégral ». Mais ce projet est déjà dans le Coran !!! Donc les Frères comparés à Rousseau, c'est un peu forcé. Pour ma part je verrais plutôt comme le disent les auteurs, un retour aux sources comme le prétendait la Réforme en Occident devant les turpitudes du clergé. En effet les souverains musulmans en titre étaient largement corrompus et cela ne pouvait qu'appeler un fondamentalisme pour retrouver la vraie foi. Les auteurs iraient plutôt dans mon sens lorsqu'il est question page 205 d'une exécration du siècle des Lumières. Et n'oublions pas que c'est cet Islam-là qui est au pouvoir aujourd'hui (la Turquie en prend le chemin) même si comme il est dit très justement, l'Islam échoue toujours dans sa quête du Bien absolu.La troisième partie porte le titre du livre.La première sous-partie traite de l'Islam dans le jeu mondial. C'est l'occasion pour moi d'apporter deux précisions sur les notes 302 et 305. La phrase d'Hitler n'est pas tracée, les auteurs ne donnent pas de référence du reste. Elle a de fortes chances d'être apocryphe. La note 305 est une mise au point plus que salutaire sur la participation de juifs apostats au massacre des Arméniens. Ce fantasme qui parcourt depuis quelques années l'extrême droite intellectuelle ne repose sur rien. Il faut toutefois selon l'historien diplomatique Beylerian rajouter Talaat Pacha aux deux noms cités.Par ailleurs le parallèle Vendée-Arménie me dérange quelque peu. Toutes les méthodes d'extermination seront toujours les mêmes. Mais il n'y a aucune mesure entre les deux.Les développements de la page 223 nous montrent bien que les auteurs ont du mal à démontrer le parallélisme entre la laïcité à la française et la laïcité « à la turque ». Dans le premier cas on chasse l’Église, dans le second on contrôle et on s'appuie sur la religion. Ce sont deux techniques qui n'ont rien de commun.A partir de là nous avons un long exposé géopolitique modèle conférence de l'IFRI fort bien amené mais qui s'éloigne sensiblement de la thèse de départ. Passé le lieu commun sur le grand mufti de Jérusalem qui n'a eu que des mots mais jamais d'actes (à part quelques dizaines d'hommes), je voudrais aborder le développement de la page 235 à propos de l'échange du prisonnier Shalit. Simple question : Shalit était-il un Occidental ? En présentant les choses autrement, on y verrait plus clair. Mais telle n'a pas été la volonté des auteurs. Pas plus en ce qui concerne les Banques Centrales page 237. Les auteurs ont semblent-ils fait preuve de modestie, pour ne pas dire de prudence.La seconde sous partie traite de l'Islam en Occident. Combien les passages de la page 252 sont-ils justes !!! C'est là-dessus que les auteurs auraient dû davantage insister, ça valait plus que quelques pages. Si l'Islam pose problème, nous sommes aussi notre propre problème avec notre droit de l'hommisme et notre tolérance de pacotille.Ils auraient dû aussi analyser ce qu'est l'Argent-Roi. Ils auraient dû regarder par exemple la capitalisation des banques dans le monde et voir qu'il y a dans les plus grandes banques deux banques chinoises, pas de banques arabes et que des banques américaines. Ils auraient dû nous dire qui possède ces banques et qui est vraiment Georges Soros. Ils auraient dû enfin donner quelques éclairages sur les alliances troubles du Moyen-Orient et du Golfe.Ne l'ayant pas fait, ils se trompent donc dans leur conclusion, notamment en page 266. En appeler aux Juifs pour lutter contre le messianisme musulman c'est ignorer totalement que pour eux le peuple juif est son propre Messie. Ce n'est pas moi, ce sont eux qui l'écrivent. Je crois que seuls les chrétiens ont changé, au grand dam des auteurs !!!Ils font aussi preuve de naïveté en nous expliquant que les Juifs appliquèrent les décisions du Sanhédrin de 1807. Ils s'en affranchirent au contraire dès que Napoléon eût disparu. Quant à imposer l'équivalent d'un Sanhédrin aux musulmans, c'est une pure et simple utopie : comment imposer une séparation du temporel et du spirituel alors qu'ils ne font qu'un dans le Coran immuable ?Je sais qu'il n'y a pas de solution miracle. Il n'y a plus grand monde pour se recommander des Lumières. Le boboïsme et le droit de l'hommisme les ont remplacées, accompagnés de leur naïveté confondante. La Laïcité républicaine ne pourra rien contre l'Islam immuable. En revanche, je crois qu'un Voltaire contemporain fourbissant les mêmes armes que lors qu'il écorniflait les rabbins et les curés serait utile. Mais quand on voit comment sont morts des journalistes en 2015, on sait que la route est longue.
La sourate 10 (Yunus) raconte la traversé de la Mer Rouge par le peuple juif. Il est plus intéressant de lire cet épisode dans L'Exode. La sourate 12 raconte l'histoire de Joseph et de ses frères. Il est plus intéressant de lire cette histoire dans La Genèse. La sourate 19 (Maryam) raconte la naissance de Jésus. Il est plus intéressant de lire cet événement dans l'Evangile de Saint Luc. Le Coran est plein d'autres événements copiés dans la Bible et l'Evangile. Il n'est pas interdit aux musulmans de les lire. Inversement, les chrétiens auraient intérêt à lire le Coran. Ils seraient étonnés par exemple d'apprendre que Jésus n'est pas né dans une étable à Bethléem mais sous un palmier dans le désert.
N'oubliez pas les anniversaires aux gens qui pense que l'avenir de notre civilisation n'est pas en danger.Ce livre leur permettra d'ouvrir les yeux.
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